schema d'une interface secteur a triac
Il est vrai que la grande majorité des montages que nous proposons dans ces pages est destinée à fonctionner sous basse tension, souvent issue de simples piles pour lampe de poche ; ceci pour des raisons de sécurité. De même, des diodes électroluminescentes sont régulièrement utilisées comme témoin.
Cependant, un courrier abondant nous demande comment remplacer l'éclairement d'une diode témoin par la commande d'un appareil relié au secteur. L'interface que nous vous proposons ce mois-ci permettra de répondre à ce problème. Elle sera en effet capable de piloter la mise en route d'un appareil fonctionnant sous 220V en lieu et place d'une diode électroluminescente. Notons que ce dispositif ne s'applique pas uniquement aux réalisations que nous vous avons proposées mais à tout système capable de commander l'éclairement d'une diode.
La commande d'un appareil relié au secteur présente deux problèmes : de tensions et de sécurité. Comme nous l'avons dit plus haut, nos montages fonctionnent seulement sous quelques volts ; une alimentation sans commune mesure avec celle du secteur. Le raccordement direct sur celui-ci provoquerait leur destruction immédiate et ne serait pas sans danger. En ce qui concerne la sécurité, il faut se rappeler que l'ensemble du réseau EDF est relié à la terre. Dans une installation électrique, même conforme aux normes et semblable à celle équipant tout logement, il suffit donc de toucher l'un des deux fils (et non les deux à la fois comme le croient bien des personnes) pour risquer l'électrocution. L'un des fils est le neutre, l'autre la phase : en théorie, si l'on touche le neutre, aucun risque car il est relié avec la terre.
Tout contact avec la phase peut, par contre, être mortel. Comme dans bien des cas il est difficile de reconnaître un fil de l'autre, le plus sage est de « ne pas y toucher ». Pour nous, ne pas y toucher signifiera ne pas avoir de contact entre le secteur et les points à raccorder au montage basse tension. Le lien entre ce dernier et le secteur sera la lumière.
En fait notre interface comportera une diode électroluminescente placée en vis-à-vis d'une cellule photorésistive du type LDR. Celle-ci commandera la gachette d'un triac. Le fonctionnement de ce composant est tout à fait comparable à celui d'un relais sauf qu'il ne présente aucune isolation entre son circuit de commande et le secteur. Nous recréerons donc cette isolation en utilisant la lumière comme support de l'information de commande.
Passons à présent à la description de ce montage. Comme nous l'avons dit, l'isolation sera obtenue par couplage optique : une diode électroluminescente en vis-à-vis d'une cellule photorésistive LDR. Par sécurité et bien qu'elle ne soit pas indispensable pour les montages que nous vous avons déjà présentés, nous placerons une résistance en série sur la diode, pour limiter le courant qui la traverse et éviter ainsi tout risque de destruction par surintensité.
De son côté, la LDR pilotera directement le circuit de gachette du triac. Pour cela nous l'alimenterons en basse tension alternative depuis un petit transformateur. Notons que si l'on désire réaliser une interface « multicanaux » capable de commander simultanément plusieurs appareils 220V à partir de plusieurs sources basse tension - animation lumineuse, par exemple - le même transformateur pourra parfaitement alimenter l'ensemble des couples LDR-triac.
La réalisation de ce montage ne doit pas poser de problème particulier : il ne faudra en aucun cas intervenir sur le montage sous tension. De même, et ceci reste indispensable à son bon fonctionnement, il sera impératif de l'habiller d'un boîtier en plastique noir. Pour des raisons évidentes de sécurité tout boîtier métallique sera à proscrire. Une fois ces précautions prises il vous sera donc possible de commander divers appareils secteurs depuis les montages que nous vous avons proposés jusqu'à présent.
Cependant certaines limites seront à respecter, imposées par les capacités de commutation du triac utilisé. Dans notre cas, pour les charges purement résistives - ampoules à incandescence, convecteurs, chauffe-bain - il ne faudra pas dépasser une puissance de 1 500 W. Pour les charges inductives - moteurs, électrovannes - il est prudent de ne pas dépasser 150 W.
Il est fortement déconseillé d'utiliser, sur cette interface, des tubes fluorescents ou tout éclairage équipé de ce type de lampe. En effet leur fonctionnement nécessite la présence d'un « starter » et d'un « balast ». Ces derniers éléments produisent des impulsions haute tension risquant de nuire à la durée de vie du triac, voire de provoquer sa destruction dès les premiers essais.
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